Une île japonaise, 88 temples, 1 200 kilomètres, on vous emmène ?
L'archipel japonais est constitué de quatre îles principales : Hokkaidō, Honshū, Kyūshū et Shikoku. C’est sur cette dernière, la plus petite des quatre, qu’un pèlerinage vous permet de faire le tour de l’île.
La spécificité ? Shikoku est constituée de 88 temples dans lesquels vous pouvez réaliser un rituel de prières et faire calligraphier un livre dédié à ce pèlerinage. Quand bien même les temples sont devenus part entière du tourisme de l’île, le pèlerinage reste un temps et un exercice à dimension religieuse et des protocoles sont à respecter, même pour les randonneurs les moins spirituels !
Le rituel consiste à rentrer par le portail gauche du temple, se laver les mains avant de rentrer, sonner la cloche, laisser une donation puis sortir à nouveau par la gauche du temple. Toutes les informations pour être un randonneur respectueux sont disponibles en ligne.
Un “uniforme” pour effectuer ce pèlerinage existe également mais il est évidemment possible de marcher avec n’importe quelle tenue adaptée aux longues randonnées.
Chaque année ce ne sont que quelques centaines de personnes qui réalisent le sentier en entier à pied. Cependant, pour les locaux et les plus pressés, il est aussi possible de réaliser le pèlerinage en bus sur une semaine.
Bref, cette semaine on vous parle d’une longue aventure, accessible logistiquement, exigeante au niveau des jambes mais surtout spirituelle pour votre esprit.
Historiquement, le pèlerinage aurait été créé au 9 ème siècle, par un moine bouddhiste nommé Kobo Daishi qui aurait fait le tour de l’île dans une démarche spirituelle.
Il était à la fois moine, calligraphe, poète et le fondateur de l’école bouddhiste Shingon, aujourd’hui l’un des courants majeurs du bouddhisme au Japon. C’est sa dévotion pour l’île qui aura entraîné la création de nombreux temples dans la région, même des années après sa mort.
Le pèlerinage a connu son premier moment de gloire au 17 ème siècle à la suite de la publication d’un premier guide, le Shikoku henro michi shirube qui a lancé de nombreux japonais sur ce sentier.
Aujourd’hui, le plus gros risque sur l’île est celui des typhons et des mauvaises conditions météorologiques. Le camping sauvage est praticable partout mais des hébergements sont proposés tout au long du sentier, soit dans des cabanes aménagées, soit directement chez l’habitant.
L’idéal est de réaliser le pèlerinage d’avril à juin ou de septembre à octobre, dans tous les cas il faut anticiper de la pluie, beaucoup de pluie même durant les meilleures périodes.
Un beau récit provenant d’un blogueur voyage, qui raconte son pèlerinage de Shikoku avec de belles images et vidéos pour mieux nous immerger sur le sentier.
Il permet de lire un récit de voyage écrit à la première personne et de mieux comprendre la réalité de la randonnée au jour le jour. Une première inspiration pour vous donner l’envie de vous lancer.
Henro est un site entièrement consacré au pèlerinage Shikoku, en français, qui donne les clés pour comprendre l’histoire du sentier mais aussi pour gérer la logistique du quotidien.
On peut y trouver différents tracés mais aussi toutes les cartes de Shikoku et des temples, ainsi que les possibilités d’hébergement gratuites ou payantes.
Écrit par une maître de conférence spécialisée sur le Japon, ce livre s’intéresse par un prisme sociologique au développement du pèlerinage et de son influence sur l’île entre 1598 et 1868, période durant laquelle le Japon était verrouillé.
L’occasion de découvrir et de comprendre le développement du pèlerinage dans le passé.
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